Dans un contexte où l’instance faîtière du tourisme est quasi absente dans sa promotion, des initiatives privées lui dament le pion par la prolifération des plateformes digitales destinées à vanter le pays.
Au Cameroun, les principaux sites touristiques des 10 régions n’ont ni site internet, ni page Facebook officiel.
Et pourtant, c’est une photo ou une vidéo qui déclenche généralement chez un potentiel touriste, l’envie de visiter un lieu. Qu’il s’agisse d’un particulier ou d’une entreprise, la photo ou la vidéo doit être adaptée aux besoins de la cible que l’on vise. Certains camerounais, qu’ils soient blogueurs, vlogueurs, responsables d'établissement touristique et hôtelier ou simple passionné de voyage, ont compris cet impératif et s’évertuent à offrir des contenus de qualité aux différents curieux, abonnés sur les espaces dédiées à la promotion de leurs activités. Sur internet, plus précisément sur des réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, Snapchat ou Twitter, les pages qui promeuvent la destination touristique Cameroun sont légions. Ces dernières y ont fait la promotion des paysages pittoresques du pays, qui sont très souvent inconnus de nos compatriotes, des saveurs culinaires, des restaurants, ainsi que des établissements hôteliers.
L’une des plateformes qui excelle dans ce domaine, est la page Visiter le Cameroun avec plus de 120 000 abonnés, et de milliers d’internautes qui like, commentent et partagent des vidéos et des photos qui magnifient la diversité faunique, la beauté des paysages et des établissements hôteliers et de restauration. On y fait également la promotion des excursions et activités touristiques organisées sur le territoire. Les visuels sont toujours accompagnés des coordonnées des différents prestataires. Un besoin somme toute nécessaire, car la plateforme compte parmi ses abonnés, de nombreux expatriés qui avant la covid-19, manifestaient en grand nombre leur intérêt pour un voyage au Cameroun. Toujours dans la catégorie des plateformes très actives sur internet, on peut citer À travers mes yeux 237 de la Vlogueuse Kimy B, la page éponyme Chouchou Mpacko, Kmer Tour etc. La particularité de ces pages est qu’elles sont animées par des influenceurs, ce qui suscite davantage l’intérêt des internautes par leur notoriété. Les établissements hôteliers, les restaurants, les promoteurs des excursions-découvertes, ont également des espaces dédiées sur internet, où ils font la promotion de leur structure, s'arriment ainsi au concept de E-Tourisme qui désigne les activités du secteur du tourisme sur Internet (Ndlr, Pour les clients, le tourisme en ligne offre des moyens de préparer, d'organiser et de réserver ses voyages via Internet : identification de la destination, achat du transport, élaboration d'un itinéraire, réservation d'un hébergement, échange d'informations avec les autres internautes).
Malgré tous ces efforts, le Cameroun compte moins d’un million de touristes par an. Chose curieuse lorsqu’on sait toute la diversité culturelle et géographique dont regorge le pays. Les types de tourismes qui pourraient y être pratiqués sont nombreux: culturel, balnéaire, de montagne, safari-photo et chasse, sportif, tourisme d’affaire et l’écotourisme. Mais les efforts de quelques particuliers sur les réseaux sociaux ne suffisent pas à valoriser tout ce potentiel. Il faut une véritable volonté politique et aujourd’hui, le numérique est un levier simple et idéal pour accélérer cette tâche.
Contrairement à l’Europe où le tourisme est très avancé grâce à des applications comme Trivago, Booking, Airbnb et bien d’autres, au Cameroun, on se limite encore aux réseaux sociaux pour la promotion du tourisme. Toutefois, certaines plateformes comme Dreamer se démarquent avec la création d’une application disponible sur playstore.
Contrairement aux initiatives privées citées plus haut, le ministère du tourisme peine encore à se déployer de manière significative sur internet. Ces différentes pages créées dans les réseaux sociaux sont rarement alimentées par des images vantant le potentiel touristique du Cameroun. Elles servent le plus souvent à la vulgarisation des activités dudit ministère. Réunions, séminaires et conférences. D’ailleurs le site internet dudit ministère est hors d’usage depuis plusieurs mois.