Les énergies renouvelables et les technologies numériques pour le développement de l’Afrique. C’est le fil conducteur de la conférence internationale Energy 2021 ouverte jeudi 18 novembre 2021 et ce, jusqu’au 20 novembre 2021 à Yaoundé.

Cette rencontre scientifique est organisée par le Comité national de développement des technologies (CNDT) du ministère de la recherche scientifique et de l’innovation (Minresi) en partenariat avec des partenaires nationaux et internationaux tels que African NetworkFor Solar Energy (Ansole), l’Université de Buea et l’Union africaine. Selon madame Rébecca Madeleine Ebellé Etame, la Secrétaire générale du Minresi qui présidait la cérémonie d’ouverture, Il est question d’une part d’aborder les problématiques liées à la production d’énergie en Afrique et d’autre part d’analyser les différentes contributions de la recherche scientifique aux solutions énergétiques innovantes appropriées à notre continent. 

Cette initiative permet également au système national de recherche scientifique et d’innovation de prendre part au grand débat mondial sur les effets du changement climatique et d’y apporter des solutions innovantes et propres au contexte de pays africains. Quelques jours après la tenue de la COP 26 à Glasgow, cette conférence se veut aussi un écho pour les recommandations qui y ont été formulées. « Nous souhaitons par cette initiative proposer des innovations, notamment au niveau de l’énergie pour que les politiques publiques soient orientées vers la promotion particulièrement des énergies solaires qui peuvent être une alternative à toute pollution et toute dégradation de la nature. Le soleil est la seule énergie que nous avons en profusion ici en Afrique, et il est temps de s’en servir, utiliser la technologie et domestiquer l’énergie pour que cette énergie soit utilisée pour notre développement », souligne Dr Ele Abiama Patrice, secrétaire permanent du Comité national de développement des technologies (CNDT).  

Ladite conférence regroupe à la fois les acteurs des énergies renouvelables et les acteurs des technologies de l’information et de la communication, les entrepreneurs et ONG qui travaillent sur les énergies renouvelables et d’autres sur le numérique. « Il est question dans cette conférence de voir quelles sont les technologies d’énergies renouvelables que nous avons qui sont favorables pour nos pays africains et comment est-ce que le numérique s’intègre aisément de cette production d’énergie », relève Dr David Tsuanyo, chercheur au CNDT. En effet, poursuit-il, on peut faire de la planification énergétique à partir du numérique, l’évaluation des ressources également. Dans le processus de développement des technologies, on peut intégrer des systèmes d’intelligence pour piloter à distance, coordonner ou lier la production à la consommation. « Le processus de conception de l’énergie demande un ensemble d’outils ; et ces outils sont des outils numériques, que ce soit en terme de programmation des logiciels de dimensionnement, de langage de programmation les mieux adaptés pour la conception des systèmes d’énergie », explique l’expert. Pour la Secrétaire générale, c’est un point de rencontre pour les innovations scientifiques et technologiques dans le secteur de l’énergie afin d’aider à combler le fossé énergétique et les limites technologiques auxquels sont confrontés les pays africains.

Il faut que les chercheurs africains basés en Afrique soient compétitifs 

Au terme de trois jours, les échanges devront déboucher sur la formulation de recommandations fortes à l’attention des gouvernements, devant réorienter les politiques publiques dans la prise en compte de l’environnement et à l’adaptation desdites politiques aux différentes mutations que subissent directement ou indirectement notre planète. « Sans investissement dans ce domaine, l’Afrique ne pourra pas atteindre l’agenda 163. Nos gouvernants doivent mettre de l’argent. Il faut que les chercheurs africains basés en Afrique soient compétitifs et là ils ont besoin de financement dans leurs recherches », alerte Pr Ayuk Mbi Egbe, Coordonnateur du Réseau africain pour les énergies renouvelables de l’Union africaine.