La proportion des femmes exerçant ce métier est passée de 41,7% en 2016 à 47% à ce jour, selon les résultats d'une enquête menée par un blog spécialisé.

Mettre du contenu (texte et illustrations) sur les différentes pages qu’elle gère, répondre aux commentaires des internautes, gérer la clientèle … Voilà ce à quoi s’occupe au quotidien Béatrice Assala Ndjo depuis plus de huit mois. Celle qui exerçait comme téléconseillère dans un centre d’appel a abandonné son emploi pour se consacrer presque entièrement au community management. Les femmes sont en effet de plus en plus nombreuses à embrasser ce métier du marketing digital porté par la révolution numérique, avec la prise de pouvoir des réseaux sociaux. Selon une enquête sur les community managers au Cameroun, menée par le blog  Histoires de cm « le storytelling du Community management au Cameroun » animé par le blogueur camerounais Chedjou Kamdem, le métier regorge 53% d’hommes contre 47% de femmes ; soit une hausse annuelle de près de 1% chez la gent féminine. La proportion des femmes qui l’exercent est en effet passée de 41,7% (selon les résultats de la première enquête livrée en 2016 par le blog spécialisé sur la question) à 47% à ce jour. Toujours selon l’étude, 41,5% ont avoué avoir été recrutés sur recommandation d’un tiers qui a vanté leurs talents de CM après avoir suivi une formation en ligne. Quant à Béatrice, elle s’est lancée par simple intuition. « J'ai commencé par gérer la page d'une de mes sœurs, je me suis rendu compte que son nombre d'abonnés augmente et qu’elle a de plus en plus de clients, je me suis dit pourquoi  ne pas faire bénéficier de mon talent à d'autres personnes », raconte-t-elle.

 

le métier regorge 53% d’hommes contre 47% de femmes

Après avoir travaillé en freelance, la diplômée de licence en communication option édition et arts graphiques réalise son rêve de devenir son propre « boss » en créant EyDan First, son agence de communication dont le community management fait partie des services. Le métier regorge pourtant plus de professionnels en CDI (32,4%), suivi des travailleurs en freelance (30,9%) et en CDD (13,2%). La majorité de ces CM (80,9%) ne sont pas satisfaits de leurs rémunérations estimées en moyenne à 150 000 F.cfa. Ce qui n’est pas le cas de Béatrice, plutôt relativement ravie, pour un début, de ce qu’elle gagne avec son agence dont le portefeuille clientèle affiche déjà 5 entreprises. « Je gère les pages de petites entreprises pour le moment et le minimum demandé est de 30.000 F.cfa pour la gestion d'une page (uniquement Facebook ou uniquement Instagram...) », confie la promotrice. Toutefois, elle exerce aussi comme commerciale et animatrice radio, pour éviter de « rester sans rien faire ». Le métier n’a pas de volume horaire quotidien fixe. 67,6% admettent avoir des horaires flexibles et 88,2% regardent et traitent leurs mails hors du bureau. 

Au Cameroun, le CM, encore appelé social media manager selon qu’il est en entreprise ou en agence, joue le rôle de content manager qui doit plus s’impliquer dans la création de contenu (36,8%), l’animation des comptes et l’analyse (13,2%). Parlant de contenu et de format de contenu, l’image est le format le plus utilisé avec 83,8%, suivi du texte (13,2%) et la vidéo (1,5%). Facebook (80,9%) reste le réseau social le plus sollicité par les CM du Cameroun. Ce réseau regagne du terrain sur les autres avec notamment ses différentes nouvelles fonctionnalités, souligne l’enquête réalisée chaque année à l’occasion de la journée de Community Managers encore appelée la CMAD (Community Manager Appreciation Day) qui se célèbre tous les 26 du mois de janvier à travers le monde.