Le mois de mars, dont le 08 est la journée anniversaire de la lutte que mènent les femmes pour leurs droits, est le moment idéal pour rappeler qu’elles sont compétentes dans tous les secteurs de l’économie. Au moment où le numérique se dessine comme le secteur le plus porteur, l’effectif le plus important devrait y être plus représenté. La part de la femme dans le secteur du digital se chiffre autour de 33%  et la grande majorité de ce pourcentage occupe des fonctions de support : ressources humaines, communication, marketing…

seul 8% des startups sont fondées par les femmes

Programmeur, codeur, développeur… ces métiers peinent encore à se conjuguer au féminin. Dans un monde où certains métiers sont  encore stéréotypés masculins, les femmes ont encore du mal à se faire nom dans ce domaine. Selon un article du New York Times, seul 8% des startups sont fondées par les femmes. Le classement des 100 noms  du numérique de la Nouvelle Usine, datant de 2012, ne comptait que 07 femmes, une tendance qui n’a pas vraiment changé depuis pour plusieurs raisons : 

La faible représentativité des femmes dans les formations au numérique 

Dans les formations en ingénierie, en étude, en recherches et en développement informatique, les femmes manquent cruellement à l’appel. En parcourant certaines écoles qui offrent ces formations au Cameroun, on se rend vite compte de la sous représentativité des femmes. Dans une salle de 50 étudiants, elles sont à peine une dizaine. Force est de constater qu’en terme de création et d’innovation dans le numérique, ceux qui jouent les rôles de modèles et de sources d’inspiration sont tous des figues masculines. Ils sont à l’origine des réussites les plus médiatisées comme Microsoft, Appel, Facebook, Google… dans une salle de la cinquième année dans la prestigieuse école d’EPITECH en France il y a deux ans, il  n’y avait que 10 filles sur 500 étudiants. Au niveau mondial, seul 3% des femmes sont diplômés d’un métier de l’informatique. 

Avant que les hommes ne s’emparent de ce domaine, les femmes ont pris part de façon active à l’histoire du numérique. En 1843, la Britannique ADA Lovelace développe le tout premier programme informatique, cent ans plus tard, Mary KELLER devient la première personne à soutenir une thèse informatique au Etats-Unis. A la même époque, Grace HOPPER  développe le premier compilateur ouvrant ainsi la voix aux langages de programmation. 

Ambition féminine, synonyme d’arrogance dans le numérique

Quand elle a bravé l’étape de la formation et qu’elle exerce l’un de ces métiers techniques du numérique, les compétences de la femme ne sont pas regardés d’un même œil que ceux de l’homme. Le cliché selon lequel l’homme serait ambitieux et la femme arrogante continue d’exister et les femmes qui se lancent le numérique en pâtissent. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles plusieurs ne se lancent pas par peur d’être freinées.  

Malgré ces préjugés, au Cameroun,  certaines femmes comme Danielle AKINI, codeuse ; Liliane EVINA, analyste programmeur, Stella BULU, administratrice des données Oracle  et Jelissa MUKOKO, Graphiste et web designer pour ne citer que celles-ci  tirent leur épingle du numérique.